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La règle absolue, c’est la confiance.

... de s’entraider jusqu’au bout.

le thème est d’actualité plus encore qu’il y a quinze ans.

À LA VIE ! de Jean-Louis Milesi

Dernier verre à Marseille

[ 18/05/09  ]

Une fable sociale réjouissante, transposition réussie du film de Robert Guédiguian.

Tour à tour drôles et émouvants, les comédiens sont tous excellents.


Mise en scène de Pierre-Loup Rajot. A Paris, Théâtre Mouffetard, jusqu'au 27 juin, 01.43.31.11.99.


Le théâtre inspire souvent le cinéma. L'inverse est plus rare et rarement réussi. « A la vie ! », de Jean-Louis Milesi - d'après le film « A la vie, à la mort », de Robert Guédiguian - fait partie des exceptions. La pièce mise en scène par Pierre-Loup Rajot au Théâtre Mouffetard est un joli moment théâtral, qui transpose avec élégance l'intimisme singulier du cinéaste. L'auteur de la pièce, scénariste attitré de Guédiguian, avait lui-même cosigné le scénario de « A la vie, à la mort » sorti en 1995. Cela aurait pu être un handicap. Mais Jean-Louis Milesi est visiblement un amoureux des planches et a su réécrire un texte fluide pour ce « lieu unique » qu'est la scène et des comédiens de chair et de sang - ses répliques nerveuses, ses monologues percutants font mouche, créent un sentiment d'immédiateté.


Avec Pierre-Loup Rajot, il a trouvé le metteur en scène idoine. Un comédien à l'origine, qui a joué avec les plus grands - comme Roger Planchon - et qui place la direction d'acteurs avant toute chose : les voix, les gestes, les déplacements sont justes et d'une grande simplicité. Grâce à un enchaînement rapide des scènes - les comédiens déjà en place soudain éclairés par un projecteur -, il crée une forme de « fondu enchaîné » théâtral malin, qui précipite l'action et confère un rythme enlevé au spectacle.


« A la vie ! » est l'histoire d'une « tribu », qui végète dans un cabaret de Marseille. Josefa (Mireille Viti), la patronne strip-teaseuse, ne fait plus guère recette, mais son compagnon, José (Laurent Fernandez), ne veut pas qu'elle jette l'éponge. Le bar est le seul refuge pour ses proches victimes du chômage ou expulsés de leur logement - sa soeur Marie-Sol (Lara Guirao), son beau-frère Patrick (Ged Marlon), son père Papa Carlossa (Georges Néri), son demi-frère Jacquot (Jean-Jérôme Esposito)... et les paumés du coin, la jeune droguée Vénus (Julie Lucazeau) et le légionnaire allemand Otto (Richard Sammel). Entre rires et larmes, abattement et combat, c'est le cœur et la vie qui triomphent dans cette comédie sociale au propos très actuel.


« Avec l'accent »


Si nous citons tous les comédiens, c'est à dessein. Ils sont tous excellents, tour à tour drôles et émouvants, sans jamais en faire trop. Pierre-Loup Rajot a réalisé le casting parfait. Avec une mention spéciale pour la famille, qui joue « avec l'accent » de Marseille sans sombrer dans la « pagnolade ». Le décor d'Anne Wannier est efficace et bien éclairé (du bout de la nuit au grand soleil), restituant l'ambiance mélancolique du rade chargé d'histoire(s). Milesi, Rajot et leur « dream team » ont trouvé le point d'équilibre entre réalisme militant et conte humaniste. On sort ragaillardi de ce spectacle sensible et tonique, avec l'envie de trinquer « à la vie ! » - ce n'est pas les bars qui manquent rue Mouffetard...

PHILIPPE CHEVILLEY, Les Echos

fait partie des exceptions

ses répliques nerveuses, ses monologues percutants font mouche, créent un sentiment d'immédiateté

la direction d'acteurs avant toute chose

il crée une forme de «fondu enchaîné » théâtral malin, qui précipite l'action et confère un rythme enlevé au spectacle

Ils sont tous excellents, tour à tour drôles et émouvants, sans jamais en faire trop.

On sort ragaillardi de ce spectacle sensible et tonique, avec l'envie de trinquer « à la vie ! »

c'est le cœur et la vie qui triomphent

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vendredi 15 mai 2009


Mon avis : Il y a des soirs où ce métier, déjà bien agréable, se révèle absolument épatant. C’est lorsqu’on vient assister à une pièce sans aucun a priori, sans idée préconçue, en s’étant, comme à chaque fois, interdit de lire la moindre ligne du dossier de presse hormis la distribution et que, lorsqu’on sort de la salle, on en a pris plein la tête et plein le cœur. Que du bonheur, quoi ! Le plaisir, au théâtre, est très souvent au rendez-vous, mais les moments de grâce pure sont exceptionnels. Et bien, c’est le cas avec A la vie !.

Pas de star au générique, un théâtre un peu excentré dans lequel on est peu accoutumé à venir, bien que situé dans un quartier vivant, pittoresque et sympa, celui de la Contrescarpe et de Mouffetard… On y vient l’esprit badin, il fait doux dehors, on ne pense à rien de particulier. La salle est accueillante. Pas de rideau. On est tout de suite en présence du décor, l’arrière-cour d’un cabaret avec son comptoir, sa remise, ses filets de pêche qui pendent du plafond. On est dans le Midi. Marseille est tout proche.


Il ne faut pas la raconter cette pièce, il faut laisser au spectateur le loisir de s’installer tranquillement et de se laisser emporter par cette histoire, par les destins croisés de cette petite bande de laissés pour compte qui essaient tant bien que mal, en fonction de leur tempérament, de subsister. Ce sont Ken Loach et Marcel Pagnol qui seraient associés pour écrire à quatre mains cette tragicomédie sociale du 21è siècle. La crise est là, palpable. Mais, crise ou pas, ces gens-là ne sont-ils pas des êtres éternellement voués à la misère ? C’est leur condition. Ils ont la culture de l’humilité, une forme de résignation chronique que tente de contrebalancer parfois une réelle aptitude à la survie…


Mais, d’abord et avant tout, ce sont des gens qui ont du cœur. Ils savent viscéralement que le peu de bonheur qu’ils peuvent offrir ou recevoir, réside dans le partage, dans la générosité, dans l’entraide. Et dans ce domaine, ils sont bien plus riches que la majorité des nantis.


Dans cette pièce, il n’y a que de l’humain. On rit, on pleure, on s’apitoie, on s’indigne, on se solidarise, on se révolte, on s’émeut… On passe par tout un éventail de sentiments, de ces sentiments basiques et forts qui constituent la chair de la vie.

On les aime tous ces personnages à la dérive, simples et fiers, pathétiques et sympathiques. On a de l’empathie pour chacun d’eux car on les comprend, on se met à leur place. L’humour et l’amour réussissent sans cesse à prendre le dessus sur la vraie détresse. Et pourtant, il y aurait de quoi baisser les bras et abandonner. Mais pas eux. Ils se chicanent, s’affrontent, mais face à l’adversité ou au malheur qui frappe n’importe lequel d’entre eux, ils se serrent les coudes.

Tous les comédiens sont formidables. On n’a pas l’impression qu’ils sont au service d’un texte tant ils sont en phase avec leur personnage. Et puis il y a des dialogues, de en tout point remarquables. Comme je l’indique plus haut, c’est du Pagnol, mais un Pagnol qui aurait gagné une vraie liberté de langage qui n’avait pas cours à l’époque où il écrivait ses livres et ses pièces. Le langage est réaliste, cru quand nécessaire. On a affaire à de petites gens qui pratiquent le langage imagé du peuple. Et puis l’accent marseillais, omniprésent, est là pour lui donner une savoureuse couleur. Quelques formules jaillissent parfois, encore plus fortes que les autres, qui nous enchantent ou nous donnent à réfléchir : « Elle pue la mort, cette vie », « On a tous en nous un bout de la honte universelle », et celle-ci, sublime, prononcée par le grand-père : « Ça me plaît de vous entendre rire. Ça me donne envie de vivre encore un peu… »


A la vie ! est une pièce qui ne peut laisser indifférent. Elle nous happe par ce que l’on a de meilleur en nous, elle éveille des sentiments nobles, de la compassion aussi, et tellement de tendresse pour ces pauvres hères que la société a marginalisés. Malgré les rêves anéantis, malgré la perte de la dignité inhérente au chômage, il leur reste cette immense richesse qu’est l’amour de l’autre. Et le désir aussi. Car le désir est là, en permanence, exacerbé par l’oisiveté et la promiscuité.

Comment ressortir un personnage particulier du lot ? C’est impossible et ce serait incongru tant ils sont grands, tous et toutes.

Il FAUT voir A la vie ! Elle ne peut que nous rendre meilleurs et attentifs aux autres. Magnifique !

Gilbert Jouin - http://critikator.blogspot.com/

Dans cette pièce, il n’y a que de l’humain.

on en a pris plein la tête et plein le cœur.

Ken Loach et Marcel Pagnol qui seraient associés

un Pagnol qui aurait gagné une vraie liberté de langage

Elle ne peut que nous rendre meilleurs et attentifs aux autres.



Pauvre, donc bon


Si vous en avez assez de ce printemps pourri, vous pouvez toujours aller au Théâtre Mouffetard rêver pendant une heure vingt qu’il fait beau. Beau fixe même pour Jean-Louis Milesi, qui a écrit cette adaptation du film de Robert Guédiguian dont il avait déjà coécrit le scénario : « À la vie à la mort » (1995), rebaptisé « À la vie » et mis en scène par Pierre-Loup Rajot. Un conte un peu mirifique, que ses huit interprètes nous font pourtant gober tant ils jouent tous juste. Comme quoi il suffit d’y croire.


Il était une fois un vieux cabaret décrépi perdu au fin fond de Marseille et hanté par son seul client : Otto, l’ancien légionnaire. Les autres occupants de ce petit bout de rêve à dormir debout étaient : Joséfa, la strip-teaseuse plus toute jeune, et José, son mari fou de mécanique. Bientôt viendront les y rejoindre : la sœur et son mari expulsés, le demi-frère chômeur, le grand-père paralytique et, pour faire bonne mesure, la junkie.


Une sorte de Bonne Âme du Sé-tchouan transposée à l’Estaque, quartier pauvre de Marseille. À cette différence près que, là où Brecht faisait dire à son héroïne : « Tant de naufragés s’accrochent au canot de sauvetage qu’à la fin il coule ! » justifiant ainsi ce « méchant cousin » qu’elle s’invente et qui peu à peu va la remplacer, Milesi, lui, veut croire à la force de la tribu : pas de méchant cousin chez lui. Rien que des chics types !, comme disait Bedos.


Pour lui, la famille n’est pas ce moule à reproduire les valeurs bourgeoises étriquées que tout le monde connaît, mais un îlot de résistance. On s’y dépanne sur tous les plans, y compris sexuel, il n’y a qu’à demander. C’est en somme le dernier endroit où l’on se serre les coudes, le seul vrai refuge pour l’élan, la tendresse et l’utopie. Milesi, c’est l’anti-Guitry qui persiflait : « C’est une famille unie. On voit qu’ils n’ont pas encore hérité. ».


Justement !, lui rétorque notre rousseauiste, ceux-ci sont trop pauvres pour tomber dans des mesquineries. Pour rester humains, restons pauvres, c’est le bréviaire ! José (Laurent Fernandez), qui frôle la faute grave en possédant une Mercedes, s’empresse donc de nous informer que c’est bien sûr une antiquité qu’il a lui-même retapée tout seul pendant des mois. Ouf, on respire ! Ça reste un fauché, donc un mec bien. Ce stalinisme soft agace au début, puis on s’habitue.


Heureusement, on ne voit pas longtemps l’horrible bourgeoise qui est sûrement de droite, car elle accumule toutes les tares : radine, cynique, voleuse… Elle est même homosexuelle, vous vous rendez compte ! Julie Lucazeau, qui incarne en outre la femme épouvantable du chômeur et la junkie, mais qui va se ressaisir on le sent, a tout de même pas mal de mérite. C’est ce qu’on appelle une bonne actrice.


Chez les gentils (tous les autres), la gouaille et la bonne humeur rappellent moins Pagnol que le Prévert de Quai des brumes. Ce cabaret, « le Perroquet vert », rappelle étonnamment la baraque de Panama, elle aussi au bout du monde, où trouvaient refuge tous les marginaux de l’époque (1938). Michèle Morgan, pas encore junkie mais déjà fugueuse, y rencontrait le déserteur Jean Gabin. Le peintre Le Vigan avait alors la générosité de lui laisser ses frusques et ses papiers avant d’aller se noyer, lui aussi par idéalisme.


Ici, ce sera Patrick, auquel Ged Marlon prête son talent d’irrésistible hurluberlu. Georges Néri campe solidement un papy antifranquiste. Il enchante tout le monde. De même, les filles de la tribu : Mireille Viti (Joséfa) et Lara Guirao (Marie-Sol) toutes deux touchantes. Excellente prestation de Jean-Jérôme Esposito dans le chômeur (Jacquot) et non moins excellente création de Richard Sammel dans « le Boche », ancien légionnaire (Otto). Non, je n’oublie pas Laurent Fernandez, le Monsieur Loyal de cette maison de fous. Ils sont, je le répète, tous justes.


L’histoire, on l’a vu, ne tient pas trop debout, tout repose sur eux. Ce qui ne leur pose aucun problème : ils s’amusent, donc nous amusent. La pièce est d’ailleurs émaillée de bons mots qui font qu’on passe une bonne soirée. La salle, pleine à craquer, leur fait un joli succès, notamment dans les piques libertaires qui ne manquent pas. Rappelons que le cinquième arrondissement a failli basculer à gauche aux dernières élections. Il prouve ici qu’il tient à son « théâtre de proximité ». Pourquoi ne faudrait-il accorder ce titre qu’aux épiceries ?


Joli décor d’Anne Wannier, avec des découvertes très réussies, notamment un arrière-plan inespéré et des tas d’idées. Réellement une fée ! Mes scènes préférées : celle du cauchemar de José ; de la drague étrange entre Joséfa et Otto ; celle enfin de la solidarité quasi miraculeuse entre Otto et Jacquot le chômeur. Le texte s’élève alors à des hauteurs métaphysiques de la plus belle eau : « Pourquoi n’aurais-tu pas honte ? lui demande le légionnaire. On a tous au fond de soi un bout de la honte universelle. ». À cet instant, un ange passe, celui du théâtre.

Olivier Pansieri

Les Trois Coups

www.lestroiscoups.com

la gouaille et la bonne humeur rappellent moins Pagnol que le Prévert de Quai des brumes.

La salle, pleine à craquer, leur fait un joli succès

À cet instant, un ange passe, celui du théâtre.

rêver pendant une heure vingt qu’il fait beau.


L'hymne à la vie de Robert Guédiguian

Nathalie Simon  (Figaroscope)


Une pièce aux accents marseillais qui provoque des rires francs et libérateurs malgré les situations dramatiques que traversent ces laissés-pour-compte, chers au coeur de Guédiguian.


Marie-Sol tombe des nues : elle doit quitter la maison où elle logeait depuis dix ans - moyennant des heures de ménage -, car sa patronne souhaite installer une piscine à cet emplacement. La jeune femme, Patrick, son mari, chômeur de son état, et Papa Carlossa, son père handicapé physique, se retrouvent sans domicile fixe du jour au lendemain. Par chance, ils sont recueillis par un couple d'amis, José et sa femme Joséfa, stripteaseuse par nécessité dans leur cabaret, Le Perroquet bleu. Un havre de paix aux murs délabrés qui attire plusieurs âmes en détresse. Comme Jacquot, le frère adoptif de Marie-Sol, chômeur aussi, couvert de dettes et rejeté par sa femme. Ou encore Vénus, jeune droguée en mal d'amour. Tous se serrent les coudes face aux mauvais coups du sort. C'est le fil conducteur d'À la vie !, la pièce de Jean-Louis Milesi, qui avait déjà co-écrit le film À la vie, à la mort, réalisé par Robert Guédiguian (1995).


Il y a ces « gens-là » que chante Jacques Brel. Et puis, il y a les autres, les petits, les sans-grade, les modestes, les malchanceux, dont aiment parler Robert Guédiguian et son auteur fétiche Jean-Louis Milesi. C'est le texte de À la vie ! que l'on retient d'abord de ce spectacle, qui dépeint des situations abominablement tristes. Toutefois, rassurons le public, le metteur en scène Pierre-Loup Rajot a su éviter l'écueil du misérabilisme et la pièce saupoudrée d'accents marseillais provoque des rires francs et libérateurs.


Les comédiens y sont pour beaucoup. À commencer par Lara Guirao, dans la robe de Marie-Sol, qui prie la Vierge pour tomber enceinte malgré un époux stérile (formidable Ged Marlon). Formée au Conservatoire de Marseille, l'actrice qui a tourné sous la direction de Bertrand Tavernier est également chanteuse. On lui doit l'album J'aime bien c'que vous faites (Éd. MVS Records). Sa voix sert d'ailleurs l'histoire de Jean-Louis Milesi où les chansons semblent refléter les espoirs de ce groupe de copains abîmés par l'existence. Chaîne autour du cou, en jeans et santiags, Laurent Fernandez, José, le patron du Perroquet bleu a des faux airs d'Éric Cantona ; « sa » femme, Mireille Viti, qui ne veut plus se déshabiller devant les clients, est à la hauteur. Saluons encore la verve de Jean-Jérôme Esposito, bouleversant Jacquot, et les interventions de Georges Néri, en Papa Carlossa. Jean-Louis Milesi et Pierre-Loup Rajot ont été applaudis par Robert Guédiguian qui a retrouvé dans leur œuvre les thèmes qui lui sont chers. On pense à Pagnol pour le soleil, le bar et ses filets de pêches conçus par Anne Wannier, et à Zola pour le réalisme de certaines scènes.


D'abord un film


Avant la pièce, il y eut un film intitulé À la vie, à la mort sorti en 1995, avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin et Jacques Boudet, réunis par Robert Guédiguian. Les protagonistes évoluaient déjà au bar du Perroquet bleu, situé dans le quartier de l'Estaque à Marseille. Deux ans plus tard, le metteur en scène originaire de la Cité phocéenne fut récompensé avec Marius et Jeannette de plusieurs césars dont celui du meilleur scénario. Jean-Louis Milesi et Pierre-Loup Rajot ont voulu lui être fidèles. Ils le sont, mais montrer le cauchemar de José, le patron du bar, était tout à fait inutile.

la pièce provoque des rires francs et libérateurs

On pense à Pagnol pour le soleil... et à Zola pour le réalisme de certaines scènes.

Jean-Louis Milesi et Pierre-Loup Rajot ont été applaudis par Robert Guédiguian

On pense à Pagnol pour le soleil... et à Zola pour le réalisme de certaines scènes.

des personnages terriblement humains et pleins de théâtralité dans leur faconde,leur fantaisie, leur folie...

à la fois profonde et légère

portrait d’une famille composée de toutes pièces

évitant les écueils de l’apitoiement racoleur

une œuvre sensible



© Etienne Chognard


À la vie !


Il y eut le film, "À la vie, à la mort !", coécrit par Jean-Louis Milesi et Robert Guédiguian avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin et Jacques Gamblin. Voici l'adaptation théâtrale pour huit comédiens, mise en scène par Pierre-Loup Rajot, et avec Mireille Viti dans le rôle "fédérateur" de Joséfa.


"Jean-Louis Milesi concevait quelques frustrations par rapport au film, certains personnages n'ayant pu être développés comme il l'entendait", explique Pierre-Loup Rajot, ancien élève de Patrice Chéreau et Francis Huster, partenaire de Michel Serrault et Annie Girardot dans L'Avare et, personnage récurrent de la série télévisée R.I.S. police scientifique sur TF1. "Le langage très fleuri et pagnolesque de Jean-Louis amenait sans doute trop de théâtralité à l'écran car nous ne sommes plus dans le cinéma de la parole : les émotions sont davantage suggérées que dites. Aussi, quand il a vu mon film Testostérone (actuellement en salles) dans lequel les comédiens dialoguent sans interruption, il a choisi de me confier sa pièce. C'est un texte engagé, frontal et humaniste : un appel à la solidarité et à la responsabilité civique. Nous avons rencontré un vif succès à Marseille et en Suisse. Certainement, parce que ce spectacle s'inscrit dans la plus pure tradition théâtrale avec des personnages comme Molière savait en créer et dans lesquels le public peut se retrouver." Le lieu : un cabaret désaffecté appartenant à des laissés-pour-compte se transformant au fil des actes en terre d'accueil, foyer, communauté. L'action : comment réussir à faire vivre ensemble des individus d'horizons différents ? "Le décor et les costumes sont très colorés, et pour évoquer le Sud, et parce que je ne voulais pas traiter la misère par l'image de la misère. Tous ces êtres sont dignes : même démunis et désœuvrés, ils savent se faire beaux avec un rien." Parmi ces êtres en errance, Joséfa, la propriétaire du cabaret incarnée par Mireille Viti, qui fut d'une autre aventure marseillaise, celle de Belle(s) famille(s) d'Alain Cauchi : "C'est une femme de cœur. Elle fait du strip-tease dans ce lieu en voie de déliquescence pour remonter le moral de ses troupes. L'action débute à un moment de sa vie où elle ne supporte plus d'exhiber son corps car elle se voit vieillir. Elle tente avec son époux de panser ses maux dans l'alcool, la pétanque... Petit à petit va se former autour d'eux un nid de déshérités dont elle deviendra un peu la mère. Ce texte est vraiment d'actualité : nous évoluons dans une société pleine d'espoirs parce que désespérée et dans laquelle nous n'avons désormais d'autres choix que d'essayer de vivre en toute fraternité si nous voulons survivre. La pièce pose un regard humain sur tout ce qui nous fait peur, l'inconnu, l'étranger, la différence, pour nous inciter à ouvrir les portes de notre cœur et non celles de notre mental ou de notre raison. Nous sommes d'autant plus fiers de ce spectacle que beaucoup de créations aujourd'hui programmées ne ressemblent plus à du théâtre."


Zoom par Alain Bugnard

Paru le 17/05/2009

 

portée par cet élan qui pousse à retrousser les manches, sans perdre sa fierté.

Mireille Viti, à l’exubérance méridionale, et Lara Guirao, en jeune femme de ménage simple et sensible, aux airs de madone, sont tout à fait convaincantes.

L’humour est présent et les comédiens forment une équipe joyeusement marseillaise…

Le spectacle "A la vie !" commence et s'achève par un vrai faux discours officiel faisant une distinction subtile la pauvreté et la misère et le rappel des mesures appropriées pour aider ceux qui le méritent.


Entre les deux, se déroule une tragi-comédie quasi militante adaptée du film "A la vie, à la mort" de Robert Guédiguian concoctée par celui qui en fût le co-scénariste, Jean-Louis Milesi qui immerge le spectateur dans un petit troquet-cabaret en perdition situé dans un quartier défavorisé de Marseille refuge de bons bougres qui ont pas eu de chance mais qui trouvent que la vie a du bon et qu'il ya rien de meilleur au monde que d'avoir un bon copain.


Trois ouvriers tâcherons qui finissent au chômage (Laurent Fernandez, Ged Marlon et Jean-Jérôme Esposito), une strip teaseuse sur le retour (Mireille Viti), un papy impotent qui ressasse son regret de ne pas avoir tué Franco (Georges Néri), une jeune femme en mal d'enfant (Lara Guirao), une jeune droguée (Julie Lucazeau) et un légionnaire allemand à la retraite (Richard Sammel) constituent le microcosme de ce conte social qui ressemble à du Zola à la sauce aioli. Ils sont pauvres mais tous gentils et pleins de bonne volonté et on est bien loin de la vision caustique d'un Scola dans "Affreux, sales et méchants".


Servi par de bons comédiens qui ne sombrent pas dans l'effet et la "pagnolade, cet opus humaniste pétri de bons sentiments et de dialogues "avé l'assent", qui croît à la vertu salvatrice de la tribu et à la bonté des cœurs simples, est mis en scène de manière presque cinétique, avec des plans fondu-enchaînés, par Pierre-Loup Rajot qui signe là un spectacle populaire tout public de qualité.


MM

allez voir cette pièce, vous y rencontrerez de vrais gens

Servi par de bons comédiens qui ne sombrent pas dans l'effet et la "pagnolade

«En France, il n’existe pas de ce que vous appelez pauvres…» : le discours officiel s’échappe d’un poste de radio ou de télévision que, manifestement, personne n’écoute dans ce bar vide aux murs défraîchis… Fond sonore à l’entrée des personnages sur scène, les quelques phrases donnent le ton d’A la vie !, une pièce à la fois profonde et légère. Et puis c’est la vie qui commence : José, Jacquot et Patrick sortent de leur mission intérim, deux jours payés à la fin du mois. Il n’y en aura peut-être pas d’autre d’ici là. Les trois potes rejoignent le cabaret de Joséfa, la strip-teaseuse qui refuse de montrer un cul qui a cessé d’être, malgré ce qu’affirme son homme, tout en lorgnant celui de Vénus, la jeune droguée, «le plus beau de Marseille». Les tournées de pastaga s’enchaînent, servies par José, qui note sur son carnet l’ardoise qui ne se réglera pas de si tôt.


Avec Marie Sol, sa sœur qui a épousé Patrick, leur père en fauteuil roulant et Otto, Allemand à la retraite dont on devine un passé trouble, c’est le portrait d’une famille composée de toutes pièces que brosse Jean-Louis Milesi en adaptant le scénario d’A la vie, à la mort, le film de Robert Guédiguian - avec qui il a l’habitude de collaborer au cinéma. Cabossée, un peu sale, pauvre et parfois idiote, mais famille quand même. En évitant les écueils de l’apitoiement racoleur et du voyeurisme, Pierre-Loup Rajot met en scène une œuvre sensible à l’accent chantant, bien interprétée, qui invite à rire, à pleurer, à boire et à célébrer la vie. Malgré tout.                                                                                    Aurélia Hillaire

Nous pensons trop souvent que l'époque dans laquelle nous vivons est déshumanisée, surtout si nous habitons dans une grande ville.

En ce cas et afin de vous rassurer, allez voir cette pièce, vous y rencontrerez de vrais gens. Bien sûr, ils ne sont pas exempts de défauts mais la plupart ont un coeur " gros comme ça " et la solidarité n'est pas avec eux un vain mot.

Nous sommes dans un quartier de Marseille où un vieux cabaret joue péniblement les prolongations grâce à une strip-teaseuse (Joséfa) qui a passé l'âge de se découvrir mais fait toujours rêver les copains ... Mireille Viti est absolument magnifique dans ce rôle !

Son mari, José (Laurent Fernandez) bichonne une voiture d'un autre âge (elle aussi) qui lui coûte les yeux de la tête mais on ne se défait pas aisément de ce qu'on aime, êtres ou objets.

C'est tout une famille que nous allons découvrir avec son franc-parler, ses situations de crise, les quelques frictions parfois entre les uns et les autres mais qui ne seront jamais définitives.

Les comédiens prennent un évident plaisir à être les personnages qu'ils incarnent et aucun n'est en deçà du rôle qui est le sien.

Nous allons même découvrir un Ged Marlon (Patrick) d'une émouvante humanité et le rôle n'est pourtant pas facile ... Jusqu'à Otto cet ex-légionnaire dont le passé n'incite pourtant pas à la sympathie. Richard Sammel lui prête un visage de chevalier teutonique qui, n'en doutons pas attire irrésistiblement plus d'un regard de femme quand il est sur le plateau.

Julie Lucazeau vise carrément la performance avec ses multiples compositions de personnages tous plus présents les uns que les autres.

Il faut également nommer Lara Guirao qui est Marie-Sol sans laquelle le drame qui se voulait feutré en ce pays ensoleillé n'existerait pas, ce qui donne une dimension supplémentaire à la pièce et puis ... tous les autres : Georges Néri (coincé dans son fauteuil) et la maîtrise de  son jeu qui sonne toujours juste sans oublier bien sûr, Jean Jérome Esposito qui a lui seul résume le sort de beaucoup avec un fond inaltérable de gentillesse, sans tomber dans le misérabilisme.

Tous et toutes mènent cette pièce de haute main et quand au final on entend les accents de " Ay Carmela " on se dit que l'on voudrait être espagnol afin de joindre notre voix à la leur en une standing ovation, bien méritée.


Simone Alexandre

www.theatrauteurs.com

Les comédiens prennent un évident plaisir

aucun n'est en deçà du rôle qui est le sien.

Ged Marlon d'une émouvante humanité

Julie Lucazeau vise carrément la performance

Georges Néri et la maîtrise de  son jeu qui sonne toujours juste

Tous et toutes mènent cette pièce de haute main

une standing ovation, bien méritée

une tragi-comédie quasi militante

Pierre-Loup Rajot qui signe là un spectacle populaire tout public de qualité

Ca ira mieux demain


Un couple à la rue, un chômeur à la dérive, une femme en mal d’enfant… mais pas de pathos ni de violons : seulement une franche désinvolture. Comme tenus par une pulsion de vie qui affirmerait tranquillement sa force, les protagonistes de l’histoire ne font en effet pas de chichis avec leurs états d’âme qu’ils semblent siroter comme de vulgaires anecdotes au moment de l’apéro. N’empêche qu’au delà de leur logorrhée bien affûtée de Marseillais pure souche, ils ont la gorge bien serrée. Et nous avec… Une comédie poignante où la joie de vivre, énergie opiniâtre mais dépourvue d’amertume, coule comme une évidence.


Patrick est intérimaire, Marie-Sol domestique. Evoluant dans une certaine précarité, le couple arrive tant bien que mal à joindre les deux bouts. Jusqu’au jour où la patronne de Marie-Sol, également leur propriétaire, déclare l’emplacement de leur maisonnette comme idéale pour sa future piscine. Le couple trouve refuge auprès du frère et de la belle sœur de Marie-Sol, José et Joséfa, propriétaires d’un cabaret qui n’est guère plus fréquenté que par quelques habitués.


Parmi ceux-ci : Jacquot, un chômeur en pleine crise conjugale, Vénus, une jeune toxicomane, et Otto, fidèle spectateur des numéros de strip-tease que Joséfa n’a plus le cœur –et le corps- d’assurer. Sous le regard de Papa Carlossa, l’aïeul aux répliques aussi gouailleuses qu’acérées, les uns et les autres tentent de colmater leurs fêlures et de se maintenir à flots. Simplement. Sans donner dans la tragédie, ni dans la névrose. Sans ignorer non plus la réalité d’un malaise. La seule urgence, ici, c’est de suivre le cours de l’existence… quitte à en mourir, si l’enjeu est la vie des proches.


Une pièce pleine de vitalité. La mise en scène de Pierre-Loup Rajot, très animée et sans temps mort, ne sacrifie pas les points de sensibilité de l’histoire, elle les optimise au contraire par un effet de contrastes. Servant de cadre aux intrigues, le cabaret de José et Joséfa est un espace mobile, ouvert, un lieu d’actions légèrement tourbillonnantes. En son centre comme à sa périphérie (laquelle figure d’autres décors) se succèdent et se chevauchent parfois différentes scènes où les failles d’un personnage sont données à voir de manière suffisamment diffuse, expéditive, ou factuelle pour que ne filtre qu’une émotion pure, sans apitoiement.


On est véritablement touché par cette pudeur de l’expression qui donne aux vacillements des uns et des autres une forte capacité d’évocation. La qualité homogène du casting est d’ailleurs à souligner : gouailleuse à souhait, la tonitruante verve des comédiens laisse toutefois passer les nuances des fragilités. Particulièrement experte dans cet exercice, Mireille Viti est une bouleversante Joséfa. A noter également, la performance de Ged Marlon (Patrick) absolument convaincant dans la peau du brave type un peu désabusé et celle de Georges Néri (Papa Carlossa) en vieillard impotent ne s’exprimant quasiment que par bons mots.


Tous assurent une prestation généreuse, chaleureuse, confèrent à leurs personnages une réelle densité. Et lorsque l’histoire s’achève sur un épisode qui serre bien la gorge, lorsque les protagonistes entonnent un chant où les voix fusionnent en une seule, le regard fixe, digne, allant déjà de l’avant, on se dit que vraiment, l’émotion n’est jamais aussi prenante que lorsqu’elle ne s’embarrasse pas d’elle-même. Poignant.

Agnès Jaulin

Une comédie poignante où la joie de vivre coule comme une évidence.

Une pièce pleine de vitalité.

On est véritablement touché par cette pudeur de l’expression qui donne aux vacillements des uns et des autres une forte capacité d’évocation.

l’émotion n’est jamais aussi prenante que lorsqu’elle ne s’embarrasse pas d’elle-même. Poignant.

la recette perdue depuis  Pagnol du mélodrame populaire à la marseillaise

Comment être insensible à cet éloge de l’entraide et de l’amitié ?

Vibrante, cette tragi-comédie évoque les romans américains des années de crise

une ode à la solidarité

huit comédiens au talent incontestable.

situations dramatiques et rire franc se côtoient.

Au 170 de la rue Mouffetard niché au fond d’une cour verdoyante et tranquille se situe le théâtre Mouffetard. Un lieu sympathique et chaleureux en plein centre de ce quartier animé.

Actuellement est programmé « A la vie » une pièce de Jean Louis Milesi mise en scène de Jean Loup Rajot.


Chassée par sa patronne qui l’hébergeait Marie Sol se retrouve à la rue avec son mari et son père infirme .Ils sont accueillis chaleureusement chez son frère et sa femme Joséfa dans leur cabaret déserté par les clients.


Joséfa est stripteaseuse , mais elle vieillit et n’a plus envie de danser et de se déshabiller elle sait que sa carrière est derrière elle.

Dans cet endroit il y a aussi une jeune droguée qui attend le client pour se payer ses doses mais pas grand monde ne passe par là; Et un client habitué au cabaret.

Tout ce petit monde se retrouve régulièrement chez Joséfa, pour boire 1 verre, parler ou tout simplement passer un moment.

Nous sommes pas très loin de Marseille dans le monde des nantis , des gens qui n’ont plus rien , qui n’attendent pas grand-chose de la vie et que la société a laissé pour compte. Mais ils gardent l’espoir, ils se serrent les coudes quand il y en a pour un, il y en a pour dix et surtout ils viventet profitent de l’instant.


Nous évoluons donc dans ce milieu durant 1h30 avec ces personnages sympathiques et surtout en vie.


La vie ne les a pas épargnés, mais ils gardent l’espoir. On passe du rire aux larmes et l’accent Marseillais donne à cette pièce un ton chantant.

On ne s’apitoie pas sur ces personnages bien au contraire ils nous donnent une leçon de vie. Ils sont là tous debout et bien en vie et si l’un d’eux flanche les autres sont présents pour le relever.

A la vie est une pièce par moments gaie parfois triste mais très colorée, il y a beaucoup de mouvement. Les personnages ne baissent pas les bras. De nombreux sujets sont traités l’exploitation, la stérilité, l’infirmité, la vieillesse, la drogue, mais aussi l’amitié et la solidarité. Des gens à qui la société à tout pris mais ils ont un cœur et une grande part d’humanité dont rien ni personne ne pourra leur prendre.

Cette pièce est d’une actualité brûlante « cette France d’en bas » dont on parle tant, regardée, rejetée par les autres. Mais cette France qui conserve de vraies valeurs la solidarité mais aussi celle de vivre et de prendre tous les plaisirs que la vie offre et de les partager.


Je ne sais pas pourquoi mais A la vie est une pièce qui fait du bien, une bouffée d’oxygène dans un univers sain. Il y a un peu d’Almodovar, Kusturica, et bien sûr de Guedignan; on parle de sujets graves de décisions douloureuses mais avec une certaine légèreté. Les comédiens sont excellents et passent du comique au dramatique du rire aux larmes avec une certaine aisance. La mise en scène est simple, mais efficace parfois je me suis crue au milieu d’un cirque Tzigane.

On ressort « heureux » d’avoir passé un moment avec des gens simples loin des clichés et stéréotypes actuels, des gens qui ont de véritables valeurs surtout celles qui ne s’achètent pas et que personne ne pourra leur prendre.


Nathalie pour PARISTRIBU JUIN 2009

On ne s’apitoie pas sur ces personnages bien au contraire ils nous donnent une leçon de vie.

Je ne sais pas pourquoi mais A la vie est une pièce qui fait du bien

parfois je me suis crue au milieu d’un cirque Tzigane

loin des clichés et stéréotypes actuels

« Il me semble que la misère serait moins pénible au soleil ! », chante Aznavour. Nous sommes à l'Estaque, quartier défavorisé de Marseille, plein de soleil. Le travail se fait rare. Les hommes n'arrivent plus à exercer les métiers qu'ils ont appris. Alors ils acceptent tout et n'importe quoi. Le problème, c'est que même ce tout et n'importe quoi, il n'y en a plus. Patrick (Ged Marlon), José (Laurent Fernandez) et Jacquot (Jean-Jérôme Esposito) sont de ceux-là. Etant sincèrement honnêtes, ils ne vont pas tomber dans la délinquance, mais dans la misère. Les femmes sont l'armature de leur existence. Il y a Marie Sol (Lara Guirao), qui fait les ménages. « Si tu le fais chez toi, tu peux le faire chez les autres », lui lance son mari. Mais pas au point « d'être esclave », lui dit son frère. Quoi qu'il arrive, elle garde son sourire lumineux qui réchauffe les cœurs. Elle a perdu son emploi, la maison qui allait avec, et tout le monde se retrouve chez Joséfa (excellente Mireille Vitti). Une femme au grand cœur, tenancière d'un cabaret, qui n'en peut plus de montrer ses vieilles fesses. Il y a aussi papa Carlossa (Georges Neri), cloué sur sa chaise roulante et accroché à ses souvenirs d'Espagne, Vénus, la junkie (Julie Lucazeau qui joue également trois autres personnages), et un légionnaire allemand à la retraite (touchant Richard Sammel). Jean-Louis Milési avait cosigné, avec Robert Guédiguian, le scénario du film « A la vie, à la mort ! ». Il a réalisé le difficile exercice de passer de la pellicule au théâtre. Quand on a vu le film, les images s'accrochent et reviennent. Dans une mise en scène très sobre, Pierre-Loup Rajot donne la parole à ces gens ordinaires qui nous émeuvent et nous font rire.


Marie-Céline Nivière

ces gens ordinaires qui nous émeuvent et nous font rire

Drame social et jeu de pétanque !


L'argent ne fait pas le bonheur mais il y participe. Être pauvre et libre c'est possible ! Jean-Louis Milesi, l'auteur, et Jean-Loup Rajot, le metteur en scène, traitent le thème de la précarité sans y ajouter l'ignoble touche du misérabilisme ! Ils offrent au public un hymne à la vie !

Tout commence par le discours, en voix off, d'un homme politique qui parle des pauvres à la

manière d'aujourd'hui ! Pragmatisme et rationalisme sont donc de mise. Apparaissaient alors

les personnages, dans un décor de cabaret, qui déplacent le sujet traité au coeur du quotidien,

du concret, du social. Ensemble pour le meilleur et pour le pire, ils affrontent les difficultés de leur existence, nourris par le soleil et le bon sens marseillais.

La mise en scène articule les scènes de vie quotidiennes et le drame de la pauvreté. Elle fait

apparaitre la tragédie du capital zéro en même temps qu'elle évoque les autres aspects de la

vie : l'amour, l'envie, les désirs, la fierté, le partage...C’est là sa force. Ainsi, est mis en perspective la complexité de cette problématique sociétale. Les pauvres, des hommes et des

femmes, vus par la société comme des êtres dépourvus d'ambition, comme le modèle à ne pas suivre. Evidemment ! Qui a envie, d'être obligé, de vivre à quinze dans un vingt mètres carré, de se restreindre, de ne pas satisfaire des plaisirs simples ! Vous l'aurez compris, le sujet de la précarité est bien plus complexe que la simple question du mérite ! Open your mind !

Sabine Pinet

Open your mind !

excellente Mireille Viti

Magnifique !

Adaptée du scénario du film À la vie, à la mort, de Robert Guédiguian, cette pièce, socialement engagée, est généreuse et sensible. Non dépourvu d’humour, le texte ne laisse pas indemne.

le texte ne laisse pas indemne

Adaptée du scénario qu’il a coécrit avec Robert Guédiguian, la pièce A la vie ! de Jean-Louis Milesi est mis en scène par Pierre-Loup Rajot qui déclare vouloir s’en emparer « à bras le corps ».

Plein de générosité, de sensibilité et d’humanité, le texte de A la vie ! porte l’empreinte familière des films réalisés par Robert Guédiguian, dont Jean-Louis Milesi est le coscénariste depuis plus de quinze ans. Les grands succès cinématographiques qui virent s’afficher à l’écran la gouaille marseillaise et la veine prolétaire ont fait l’éloge de petites gens, riches en expédients face à la mouise, dont le théâtre retrouve ici les figures. Dix ans après la sortie du film A la vie à la mort, Jean-Louis Milesi adapte pour les planches l’histoire de Marie-Sol, son mari et son père, chassés de leur petite maison par une propriétaire peu scrupuleuse, et accueillis à bras ouverts par Joséfa, stripteaseuse sur le retour qui leur offre l’asile dans son cabaret. Refusant de plier sous les coups de l’adversité, la joyeuse troupe comprend progressivement qu’il vaut mieux agir, se dresser et se battre plutôt que de prier, de supplier et d’attendre. Un conte philosophique, drolatique et tendre en forme d’hymne à la résistance !


Catherine Robert

Un conte philosophique, drolatique et tendre en forme d’hymne à la résistance !

Plein de générosité, de sensibilité et d’humanité

déroutante

une extraordinaire fraternité et un humour bien à eux

Ils résistent au sens noble du terme, ils se battent.